16ans 9mois et 4jours

15 octobre 2010

Très bien, je l'avoue. Je me suis transformée en Bisounours. Enfin, disons plutot que la part du Bisounours qui sommeillait en moi a pris le controle de mon corps (qui jusqu'alors était sous l'emprise de la part du Pas-Bisounours-Du-Tout), et ce depuis le 2 octobre 2010 (ça fait pas long, mais il faut un début à tout). Léa le Suricate voulait que je vous fasse un descriptif détaillé du Pourquoi du Comment mais bon, faut pas déconner non plus. C'est pas parce que je suis un Bisounours que le Blog a nécessairement besoin de me suivre sur le chemin du Cucul-la-Praline et de la débauche. Et puis j'ai pas envie d'exposer mes exploits buccaux sur le Net (ah, tout de suite, vous avez moins envie que je vous raconte, vous trouvez ça plus crade, avouez ! et vous avez bien raison). Enfin bref, c'est cool quand même. Même si je deviens ridicule avec ces petits coeurs qui volettent en permanence autour de moi et mon faux air de gamine de huit ans. Et je vais peut être me remettre à la guitare, histoire qu'elle sente un peu moins la poussière. Et oui, en ce moment, je devrais être au lycée, mais j'avais pas envie de me geler le cul assise sur le trottoir comme une clodo parce que c'est blocus. J'ai donc décidé de jouer la carte de la Feignasse et de rester dans mon lit. Et on a beau dire, mais c'est bon de dormir jusqu'à 10h un lundi matin. C'est très bon. Bon, je vous laisse, je vais aller bouquiner Boris Vian dans mon lit en pensant à ces révoltés de lycéens qui doivent être en ce moment rassemblés autour d'un bidon enflammé, à faire griller des marshmallows. Et désolée si le Blog n'est pas très actif en ce moment, mais en même temps, vous plaignez pas, je vous fais découvrir plein de poèmes trop kiouls ! Je m'occupe de votre culture messieurs dames.

In Case I Don't See You ; Good Afternoon, Good Evening And Good Night.

The Truman Shooooooow ♥

Un poème, à nouveau. Pour toutes plaintes adressez vous à M. Maurille, mon prof de français, qui s'est mis en tête de nous faire faire une anthologie de poèmes personnelle. Et donc, je lis des poèmes, partout, tout le temps.

Je mourrai d'un cancer de la colonne vertébrale
Ça sera pas un soir horrible
Clair, chaud, parfumé, sensuel
Je mourrai d'un pourrissement
De certaines cellules peu connues
Je mourrai d'une jambe arrachée
Par un rat géant jailli d'un trou géant
Je mourrai de cent coupures
Le ciel sera tombé sur moi
Ça se brise comme une vitre lourde
Je mourrai d'un éclat de voix
Crevant mes oreilles
Je mourrai de blessures sourdes
Infligées à deux heures du matin
Par des tueurs indécis et chauves
Je mourrai sans m'apercevoir
Que je meurs, je mourrai
Enseveli sous les ruines sèches
De mille mètres de coton écroulé
Je mourrai noyé dans l'huile de vidange
Foulé aux pieds par des bêtes indifférentes
Et, juste après, par des bêtes différentes
Je mourrai nu, ou vêtu de toile rouge
Ou cousu dans un sac avec des lames de rasoir
Je mourrai peut être sans m'en faire
Du vernis à ongles aux doigts de pied
Et des larmes plein les mains
Et des larmes plein les mains
Je mourrai quand on décollera
Mes paupières sous un soleil enragé
Quand on me dira lentement
Des méchancetés à l'oreille
Je mourrai de voir torturer des enfants
Et des hommes étonnés et blêmes
Je mourrai rongé vivant
Par des vers, je mourrai les
Mains attachés sous une cascade
Je mourrai brulé dans un incendie triste
Je mourrai un peu, beaucoup,
Sans passion, mais avec intérêt
Et puis quand tout sera fini
Je mourrai.
--Boris Vian